JUSTES... FLAMBEAU POUR LA LIBERTÉ


Photo cérémonie hommage aux Justes de France Perpignan 21 juillet 2019 (Source Tonton Jo)

Cérémonie d'hommage aux Justes de France - Perpignan 21 juillet 2019 (Source Tonton Jo)

Le 21 juillet 2019, à l'invitation du préfet Philippe CHOPIN, je me suis rendu à la cérémonie nationale à la mémoire des victimes des crimes antiracistes et antisémites de l'État français et d'hommage aux "Justes de France".

Je vais vous narrer la genèse de cette loi et vous présenter des acteurs qui rendent cette commémoration particulière. La notion de "Justes de France" apparaît pour la première fois dans la proposition de loi 3071 déposée le 23 novembre 1992 par le député Jean Le GARREC et un certain Pierre ESTEVE député des Pyrénées Orientales. Elle prévoyait le titre de "Justes de France" témoignant d'actions accomplies durant la période de Vichy pour recueillir, protéger ou défendre des personnes menacées par l'un des crimes définis par les articles du code pénal français (211-1 à 213-5). Elle tendait à l'établissement, le 16 juillet, d'une journée nationale de commémoration des persécutions et des crimes antisémites et xénophobes perpétrés par le régime de Vichy donnant lieu à des cérémonies nationales et locales. Cette proposition fut rejetée. Un décret présenté le 3 février 1993, plus nuancé dans ses propos sur la participation du dit "Gouvernement de l'État français", sera un temps retenu. Mais c'est lors des cérémonies du juillet 1995 que le Président Jacques CHIRAC devant le vélodrome d'hiver lèvera toutes les ambiguïtés. Le 21 juillet 2000, il signera la loi instaurant la journée nationale à la mémoire des victimes des crimes racistes et antisémites de l'État français et d'hommage aux "Justes de France". Toutefois dans les faits, elle ne sera appliquée sur le terrain qu'en 2002.

Marcelle RIBES (Crédit album Famille)

Marius RIBES (Crédit album familial)

Marcelle RIBES (Crédit album familial)

Marius RIBES (Crédit album familial)

26973 c'était le recensement des justes parmi les nations dans le monde, 4056 en France, 25 dans notre département des Pyrénées Orientales. Ils étaient de différents statuts sociaux, de confessions différentes. Parmi ces "Généreux des nations du Monde", dans un petit village du Fenouillèdes, le village de MAURY, vivait un couple de viticulteurs Marius et Marcelle RIBES (née POUS) et leurs quatre enfants : René, Jeanne, Paul et Raymonde. Marius est né le 18 juin 1882, Marcelle a vu le jour le 13 avril 1884. Leur vie va être quelque peu bouleversée par les activités de leurs nièces Germaine BASTACKI et Simone PASQUET qui viennent en aide à Otto WEINMANun ancien médecin OTTO WIENMAN, emprisonné à plusieurs reprises y compris à St Cyprien. Germaine demande à son oncle et sa tante de le cacher ce qu'ils feront de 1943 à 1944.

Une simple porte ouverte, un flambeau pour la liberté, humbles furent ces viticulteurs. Ils se sont éteints respectivement le 10 mars 1960 et le 21 juin 1961. Ils ont rejoint la longue liste des humbles qui ont recueilli, protégé au péril de leur vie des personnes menacées. C'est le 15 mai 2012, en présence du Consul Général d'Israël à Marseille, des descendants de Germaine BASTACKI de ceux de Marius et Marcelle RIBES et de Otto WEINMAN, de Pierre ESTEVE que fut rendu hommage à ces hommes et femmes pour leur courage et leur dignité. Un diplôme et la médaille des "Justes parmi les Nations" leurs ont été décernés à titre posthume. L'émotion se lisait sur les visages. La mémoire est sélective, nous nous souvenons du 16 juillet 1942 et de la rafle du vélodrome d'hiver. Ainsi, de Maury, Perpignan, et en divers lieux du monde, les descendants de Marcelle et Marius RIBES sont les dépositaires du courage et de l'humanisme de leurs chers aïeux.

Familles RIBES, ESTEVE, CARRERE, DELCOUR, TURGEON, GELLY, et leurs proches.

Passeur de toutes les mémoires, témoin de tous les événements de notre Histoire, rendons, nous aussi hommage à ces hommes et femmes qui ont porté un jour un flambeau pour la liberté.

Article du Journal l'Indépendant du 22 juillet 2019

Article du Journal l'Indépendant du 22 juillet 2019

Ecrit par SM CHOMETTE Philippe, représentant accrédité ACOMAR Pyrénées orientales


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