MS Monet Afin
de commémorer le 10ème Anniversaire de
l'édification de la stèle en mémoire
des Forces Maritimes du Rhin (1870-1966) et des Marins morts
pour la France, comme le 50ème de la
dissolution des FMR, les membres de l'ACOMAR, de
l'ACORAM et des AMMAC se sont retrouvés aux
côtés de camarades venant des Douanes, de la
Gendarmerie, du RENS, de l'IHEDN etc.
sur le "MS
Monet" paquebot fluvial de la compagnie française
CroisiEurope pour un mémorable voyage sur le Rhin
romantique de Strasbourg à Rudesheim via la
Lorelei. Embarquement
vendredi avec les inévitables mesures de
sécurité réglementaires, puis
installation dans les cabines. Le bateau levait l'ancre
à 19h pour la croisière vers l'Allemagne.
Après une prise de contact autour d'un cocktail de
bienvenue et la présentation de l'équipage par
le commandant (ex-stagiaire PMM), passage des grandes
écluses au dîner et soirée musicale au
fil des rives illuminées. Une
bonne nuit plus tard, dans le confort des cabines - rompu
par un "Branle-bas" réglementaire qui en surprit plus
d'un - copieux buffet de petit déjeuner pour
débuter la journée. Et pour les plus
courageux, une séance de gymnastique
"légère" à l'issue ! La navigation
permettait d'admirer sur le pont soleil ou derrière
les vitres du grand salon, le magnifique paysage offert par
la vallée du Rhin romantique où les brumes
matinales se déchiraient pour laisser passer le
soleil. En raison de contraintes horaires liées aux
très basses eaux du fleuve et à l'importance
du trafic en cette fin de saison, nous apprenions qu'il ne
serait pas possibles d'aller jusqu'au célèbre
rocher de la Lorelei. Dans cette partie du Rhin la plus
chargée en émotion, le fleuve serpente tout au
long du parcours dominé par des ruines
théâtrales, des vignobles à flanc de
coteaux et de majestueuses forteresses... un vrai
régal pour les amateurs de photos qui s'en
donnèrent à cur joie (et à pleins
poumons) jusqu'à Oberwesel où s'effectua le
demi-tour. Accostage
après déjeuner à Rudesheim,
célèbre pour ses vignobles et ses guinguettes
qui attirent les touristes du monde entier. Pendant que
certains prenaient le téléphérique pour
monter à la Niederwalddenkmal (monument
commémoratif de la guerre franco-allemande de 1870 et
de la création de l'empire allemand) afin d'admirer
sous un ciel clément les coteaux de vigne tombant
dans le fleuve et la ville de Bingen sur l'autre rive,
d'autres répartis dans deux petits trains
touristiques débutaient l'excursion vers la cave
historique du Bassenheimer Hof (16ème siècle),
pour y déguster divers vins. A l'issue, ils
découvraient le "Siegfrieds Mechanisches
Musikkabinett" où de la douce boîte à
musique au titanesque "orchestrion concert-piano", plus de
350 instruments automatiques réunis sur plus de 400
m² constituent l'une des plus grandes collections du
XVIIIème au XXème siècle visible dans
un musée. Quartier
libre pour tous enfin, dans les ruelles pavées
pittoresques (et pentues) de Rudesheim où boutiques
pittoresques comme guinguettes (très) animées
de la fameuse "Drosselgasse" firent chauffer les cartes de
crédit
. Retour
des permissionnaires dès 19h00, appareillage et
changement de tenue pour la soirée de gala. Juste
avant le dîner, un grand moment d'émotion pour
notre camarade et ami le CC(H) Étienne Trautmann,
Président d'Honneur de l'ACORAM Bas Rhin qu'il a
conduit 20 ans durant. Venu tout spécialement du
siège parisien, le CF(R) Luc Brenac,
Délégué Général adjoint
lui remettait au nom du Président national la
médaille de vermeil de l'ACORAM. Plus d'un
participant resta pantois lors de la rétrospective
faite sur la carrière d'Étienne,
débutée à l'École des Mousses en
1949
Lui-même, très ému par cette
distinction, prononça ensuite quelques mots avant que
les verres ne se lèvent à sa santé -
comme à celle de son épouse dont la constance
mérite d'être soulignée ! Et c'est une
fois le "fameux" dîner de gala terminé que les
convives rejoignaient le salon où dans une superbe
ambiance, ils se lâchèrent jusqu'en milieu de
nuit ! Dimanche,
au dernier jour de la croisière, les mines
étaient plutôt réjouies au petit
déjeuner malgré un nouveau réveil au
clairon
Ce moment de navigation fut propice pour
rappeler l'historique et les actions de nos glorieux
aînés sur près d'un siècle.
J'avais rehaussé ma conférence, largement
illustrée déjà, par quelques
trésors photographiques des années 1919-1930
qui venaient de me parvenir. Des exemplaires de l'ouvrage
"Les Forces Maritimes du Rhin" publié de concert avec
Georges Prudhomme (CA.2S) en 2007, firent le bonheur de bien
des participants qui ne soupçonnaient pas une telle
épopée de notre Marine sur le fleuve
! Après
la remontée du fleuve devant les villes de Spire et
Karlsruhe, nous repassions les barrages d'Iffezheim puis de
Gambsheim, plus grandes écluses fluviales d'Europe
édifiées dans les années 70
(modèles à double sas, 270 m de long pour 24 m
de large, 77.000
m3 de volume par sas offrant un temps de passage
total d'environ 35 minutes, et ce 24h/24 tous les jours de
l'année). Ultime
déjeuner puis chaleureux remerciements au commandant
comme à son équipage, et déjà
notre unité s'amarrait au quai de la gare fluviale de
Strasbourg. Fin du voyage et débarquement à
regret, nous assurions les transferts vers la gare ou les
hôtels de la place pour nos amis non
motorisés. C'est
en hommage à nos illustres
prédécesseurs que, nous sommes revenus - en
partie - sur les lieux mêmes où cette Marine
oubliée, insolite certes mais très innovante,
aura fait preuve.:
d'adaptabilité et d'ingéniosité pour
remplir des missions hautement stratégiques, de
détermination pour réaliser les premiers
relevés, guides et cartes toujours
d'actualité, de finesse pour réconcilier les
populations françaises et allemandes tout en
sécurisant, contrôlant et surveillant la
navigation, et jeter ainsi les bases de ce qui se
transformera plus tard en une véritable
coopération Européenne
!
Alain Kleimberg |
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